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Mamedy Doucara

Taekwondoiste de haut niveau

Photographe professionnel

 

 

Mamedy Doucara est né à Paris le 28 juillet 1981. 

Thieman Doucara, son père, pratique les arts martiaux depuis plusieurs années. Dans cette famille de 6 enfants dont Mamedy est l’ainé, le sport occupe une place centrale. Plus qu’une passion, c’est un mode de vie. 

A l’âge de 7 ans, Mamedy rejoint le club de taekwondo de Vitry-sur-Seine dans lequel son père entraine, « afin de passer du temps ensemble » avoue-t-il. Après des heures incalculables d’entrainement intensif et des années d’investissement total dans sa discipline, Mamedy Doucara devient à 20 ans Champion du monde de taekwondo en Corée, terre d’origine de cet art martial. Il sera également Champion de France à 10 reprises.

En 2005, une rupture des ligaments croisés du genou paralyse durant plusieurs mois sa carrière sportive. C’est à cette époque, alors qu’il assiste un ami photographe pour « tuer le temps », que  Mamedy développe un intérêt pour la photographie.

Ce qui aurait pu rester une béquille devient très vite l’un des moteurs de sa vie. Mamedy s’équipe de matériel professionnel, et se succèdent devant son objectif, sportifs de haut niveau et anonymes. 

Afin de conserver, au début du moins, un anonymat qui le préserve de critiques subjectives, il signe ses photos sous le pseudonyme « kelebara pictures », kelebara signifiant « guerrier » en bambara, sa langue maternelle.

Sa technique se perfectionne, son regard se façonne, et ses images commencent à circuler dans le milieu du sport. 

En 2007 il réalise sa première commande, l’affiche des Championnats de France de taekwondo. 

Il travaillera ensuite pour l’hebdomadaire Sport (qui n’existe plus aujourd’hui), avant de collaborer à l’Equipe Magazine et périodiquement à VSD. Parmi ses clients, il compte Adidas, la Fédération Française de Handball ou encore Olympus.

Entre 2010 et 2011, il réalise « Reflet », une série de 32 photos exposées depuis 2011 à l’INSEP, qui transpose autant de sportifs qu’il y a d’images, dans des contextes très éloignés de l’univers qu’on leur connait. Dans la perspective d’une échéance sportive, c’est avec transparence et sincérité que chacun révèle son rêve, ses ambitions, sa passion…

En juin 2012, déçu de n’être qualifié pour les JO de Londres, Mamedy décide de participer à l’événement d’une autre façon. Les années de travail, les entraînements quotidiens, le surpassement de soi, sont autant d’efforts qui tendent tous vers un seul but, l’or. Et qu’il l’obtienne ou non,  le sportif doit se remettre sans cesse en question. Mamedy établit alors un parallèle entre « la dureté du métier de mineur et la détermination dont fait preuve le sportif dans sa quête de l’or ». Il entame une nouvelle série, « Les Chercheurs d’or », qui représente donc en mineurs, les ambassadeurs français du sport. En 6 semaines, il réalise 64 portraits. Ses images sont projetées durant les JO de Londres sur un écran géant installé sur le parvis de Paris, et des tirages sont exposés en même temps au Club France à Londres. La série a depuis été exposée au Panam’Art Café et à la Cantine du Faubourg, à Paris.

Livrant un portfolio archétypal des sportifs, Mamedy exécute un véritable travail de portraitiste sur fond de mise en scène et de jeux de rôles. 

S’éloignant du domaine du sport sans le quitter complètement, son dernier projet « Magie noire », révèle toute la puissance du corps et la force de l’esprit, saisis dans la beauté du geste sportif. Avec ce travail, Mamedy élargit le champ de ses images, comme il l’avait fait pour « Reflet », afin de construire un univers qui interroge le spectateur. 

 

Mamedy Doucara n’est pas un photographe sportif, d’ailleurs il n’apprécie pas qu’on le catégorise ainsi. S’il utilise le milieu du sport pour planter le décor, c’est l’Homme derrière l’athlète dont il capture l’essence. 

RENCONTRE AVEC UNE PERSONNALITE ATYPIQUE : MAMEDY DOUCARA
OU QUAND LES POSSIBILITÉS N’ONT DE LIMITES QUE L’AMBITION D’UN HOMME.

On pense en général, et à raison, qu’il est difficile de pouvoir vivre de sa passion. Chanceux pense-t-on de ceux qui y parviennent. 
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le sport de haut niveau n’est pas une profession en soi, en cela qu’aucune structure n’embauche et ne rémunère les sportifs. Certes ces derniers bénéficient de bourses, parfois de sponsors et les Champions de primes, mais le résultat économique pèse bien moins lourd que la satisfaction d’avoir gagné, et même, il peut paraitre dérisoire compte tenue les efforts fournis chaque jour. De plus, chacun vise l’or, un seul l’obtient.

Si en 2005, Mamedy n’avait pas la prétention de tirer quelques profits de la photographie lorsqu’il s’y est mis, les retours positifs et les sollicitations qu’il a reçus les deux années qui ont suivi, l’ont motivé à se positionner comme photographe professionnel en 2007. Il dit d’ailleurs prendre beaucoup de plaisir à travailler parce que « c’est génial de pouvoir faire de sa passion son métier. J’aborde la photo comme j’aborde mon sport de haut niveau. Il y a beaucoup de parallèles dans la démarche de préparer une prise de vues  et dans celle de préparer une compétition. A l’arrivée, il y a un résultat. Qu’il soit bon ou mauvais, il ne faut pas rester sur des acquis. Le schéma idéal serait d’accumuler les réussites, c’est ce à quoi on aspire tous. J’ai l’esprit de compétition grâce au sport, et je l’ai bien évidemment dans mon métier Â». 

Parallèlement, il travaille sur des projets plus personnels, articulés en séries et davantage artistiques.

"REFLET".

En 2010, alors qu’on connait surtout de Mamedy les portraits qu’il réalise dans le milieu sportif et pour la presse spécialisée, l’INSEP lui propose de monter une exposition pour les Journées européennes du patrimoine de 2011. Mamedy accepte, considérant cette commande comme étant un défi lui permettant de proposer quelque chose de nouveau. Le projet est lancé, il se nomme « Reflet Â».
Pour cette série, Mamedy élargit le champ de son image. D’un cadrage habituellement serré qui met l’accent sur ses sujets, il passe au grand angle. Comme une invitation à découvrir l’homme derrière le sportif, chaque photographie est intimement liée à son modèle : dans l’univers où il se projette, le sportif est représenté tel qu’on le connait, et au travers d’un reflet, on le découvre tel qu’il est ou s’imaginerait être en marge de sa discipline sportive. 
La qualité de l’image finale tient entre autres, aux prouesses techniques : de l’organisation de la prise de vues (rechercher les lieux, obtenir des autorisations, s’adapter aux plannings de tout le monde, etc.) au traitement des images en post-production qui exige une intervention précise et minutieuse. 
Mamedy m’explique que lorsqu’il a commencé la photo, il était admiratif des retoucheurs bien qu’étant lui-même photographe. « Je me suis rendu compte avec le temps que c’était deux métiers différents. Le fond permet de donner la forme. J’ai vite compris que passer 8 heures derrière un ordinateur, ce n’était pas fait pour moi. Aujourd’hui les gens ont une image négative de la retouche, ils pensent peut-être que ça enlève parfois le « côté photo ». Mais il m’arrive de savoir, avant même de faire une photo, que je vais avoir besoin de la retouche pour pouvoir développer mon concept. Pour « Reflet », j’ai fait appel à PixusRetouch. Aujourd’hui je travaille régulièrement avec un retoucheur qui connait mon travail et comprend ma démarche. Un retoucheur et un photographe, c’est une équipe Â». 
A la fois technique et originale tant dans la forme que sur le fond, la série rencontra un vif succès. 

"LES CHERCHEURS D'OR" OU "LOOKING FOR GOLD".

Changement de cap radical avec la série « Les Chercheurs d’or Â» qui confond dans la peau de mineurs, les ambassadeurs français du sport. 
La rapidité d’exécution, la réduction de moyens techniques et la systématisation de la prise de vues ont rendu possible le développement du projet. « N’étant pas qualifié pour les JO de Londres, j’ai voulu profiter de l'événement pour produire une série avec le sport et mettre ainsi mon travail en avant. J’ai réfléchi à une série qui pourrait être simple à réaliser, on Ã©tait à 6 semaines avant le début des jeux et je devais prendre en considération ce temps réduit de production. L’avantage c’est que je connais les sportifs, je peux être convaincant si le projet tient la route. Dans des conditions de disponibilité et de rapidité, j’ai optimisé mes chances de les prendre en photo en m’enlevant un maximum de contraintes. Je suis parti sur la série que j’ai imaginé et de là, sur comment la mettre en forme Â». 
L’engouement que suscite le projet et l’accueil positif qui lui est réservé vont au-delà de ce que Mamedy aurait pu imaginer. A l’instar d’Harcourt, ses photographies sont désormais reconnaissables. « Quand quelqu'un voit une photographie « Chercheurs d’or Â», je veux qu’on sache qu’elle fait partie de la série « Les Chercheurs d’or Â». J’aimerai que ça devienne le photomaton des sportifs de haut niveau. Un éclairage simple et systématique, une facilité de prises de vues, me permettent de réaliser autant de portraits Â». 
Promotionnée principalement sur internet par les sportifs eux-mêmes qui sont porteurs du projet, la série a un impact qu'on ne peut mesurer. « Quand je discute avec des gens de « Chercheurs d’or Â», certains sont surpris de savoir que c’est de moi Â». 
Si Mamedy continuera peut-être encore plusieurs années cette série, un premier livre regroupant plus de 130 portraits est en préparation et sortira cette année.

En 2013, Mamedy fait le buzz sur internet avec l’affiche réalisée pour le Meeting d'athlétisme paralympique de Paris Seine-Saint-Denis. Les organisateurs souhaitaient marquer l'événement avec un visuel fort, et connaissant le travail de Mamedy, ont fait appel à lui. Il me dit qu’ « elle était marrante cette aventure. Ça a été un succès inespéré. Au départ, je me suis donné pour leitmotiv « le handicap est une force ». En m’appuyant sur ce constat, je me suis dit que le handicap était aussi un pouvoir, c’est ce qui donne aux sportifs leur force. J’ai pensé ensuite aux X-men, et les personnes que j’avais à prendre en photo correspondaient aux personnages du film. L’affiche a eu plus de 6000 partages sur internet, j’hallucinais, je n’avais jamais vu ça. Ce qui est marrant, c’est que les choses qu’on conçoit en voulant faire le buzz ne fonctionnent pas souvent, alors que ce qu’on fait sans une volonté dès le départ de faire un buzz, ça fonctionne Â». Et il ajoute que « c’est là qu’on comprend que l’interprétation d’une image est complétement différente en fonction de son histoire, de qui on est, de ce qu’on ressent par rapport aux gens qu’on a pris en photo. Mais les X-men, ça parle à tout le monde, ça peut faire référence à notre enfance, créer une nostalgie liée à nos souvenirs. C’est une appréciation émotionnelle, ce n’est pas vraiment une appréciation visuelle. Ce sont les éléments mis dans cette photo qui ont fait que l’affiche a fonctionné, même si ce n’est pas ce que j’ai fait de mieux Â». 

"Magie noire".

« Quand on regarde du sport à la télé, on est comme subjugué, émerveillé, on est tous ensorcelé Â». Partant de ce constat, Mamedy marie le sport et la magie noire africaine en figeant leur union dans la sublimation du geste sportif. 
Avec cette série de 8 tableaux photographiques, Mamedy souhaitait s’affranchir de l’étiquette de photographe sportif qui le poursuit. En mettant en scène des corps qui s’élancent, en figeant la force du mouvement tout en explorant un thème mystérieux et ancestral qu’est la magie noire, Mamedy nous mène « dans des contrées inexplorées Â» et nous entraine dans un univers ésotérique et envoûtant. 
Sa série a été exposée au stand d'Olympus lors du Salon de la Photo de 2013, et sera exposée de nouveau cette année, aux Rencontres d’Arles. 

C’est avec la volonté d’interroger le spectateur et de l’emmener « ailleurs Â», hors du cadre sportif qu’il utilise, que Mamedy souhaite davantage s’inscrire dans une démarche artistique. « Un ami photographe m’a dit, lorsque j’ai débuté la photo, que ce qui caractérise deux photographes, c’est leur créativité. On atteint tous la technique un jour. La créativité, quant à elle, se développe Â».

Après une formation aux Gobelins en 2012 qui consolide sa technique et le conforte dans sa démarche artistique, Mamedy se laisse le temps aujourd’hui, de mûrir de nouvelles idées afin de réaliser des visuels toujours plus convaincants et surprenants, inscrits dans une représentation originale et inédite du monde sportif. Mais pas seulement, s'il évolue photographiquement dans ce domaine, c'est parce qu'évidemment il le connait. Au delà du sportif qu'il est, Mamedy est un photographe passionné qui n'a de limite que sa créativité. 


Merci à vous Mamedy, d'avoir pris le temps de répondre à mes questions malgré un planning qu'on imagine chargé!

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